C’est la seule image qu’on a pu avoir à ArchiMag du pavillon tunisien à l’exposition universelle d’Osaka 2025.
Paré par un rideau de jasmins, adjectif collé à la Tunisie depuis la révolution, l’architecte primé, y a placé une mosaïque d’Ulysse fuyant les syrènes à bord de son bâteau.
Est-ce qu’on a encore besoin d’afficher sur le front de la Tunisie du jasmin et des mosaïques ? de quoi faire émerveiller un touriste qui ne connait pas encore cette Tunisie en gestation ?
Est-ce que c’est toujours le même architecte qui remporte les concours des pavillons de Tunisie aux expositions universelles ?
N’y a-t-il pas d’autres ? Capables de le faire haut la main ?
Celà nous rappelle la polémique des pavillons de Tunisie d’avant la révolution, où on plaçait « proudly » des cages de Sidi Bou Saïd, avec des images de vendeurs de tapis, de chameaux, et de bédouins ! C’était Shanghai 2010 !
A-t-on encore besoin de représenter la Tunisie avec des guirlandes de jasmin ?
Depuis le fameux pavillon de Tunisie à Shanghai en 2010, où la médiocrité de l’expression architecturale puisant dans le pastiche traditionnel, et exhibant des images d’arcs et de cages de Sidi Bou Saïd, de chameaux, de bédouins, et de mobilier ridicule soit disant traditionnel, on n’est pas encore sorti de l’auberge.
C’est le même architecte qui remporte les concours organisés par le CEPEX depuis 2012, c’est dire que la Tunisie est incapable de s’exprimer différemment dans les expositions universelles.
Nous sommes retombés dans le même pastiche et la même lecture au premier degré… Le pavillon de Tunisie à Osaka 2025 affiche du jasmin, des mosaïques romaines antiques qu’on est incapables d’égaler, des hommes et des femmes parés d’habits traditionnels… Pour le japonais qui visitera le pavillon tunisien, il trouvera des dattes, des femmes en sefsari, des hommes avec des chéchias, il se plaira devant les images du désert et des chameaux.
Emerveillez vous avec ce pavillon de Tunisie à Dubai de 2022, où la même façade en guirlandes de jasmins était traitée en calligraphie.. on travaille sur le même box. On y trouve aussi des danseurs à la gargoulette, des ksours, et des hommes virils à la chéchia.
A Milan en 2015, on se fait tout petits avec une petite entrée minuscule, avec à l’intérieur un grand banquet où on déguste des dattes… le thème était : « Nourrir la planète, l’énergie pour la vie ». Les dattes nous nourrissent. Ah ! il y avait de l’harissa aussi!
Sans aller dans les détails, je vous laisse déguster cet article repris sur le magazine « tunisie.co », qui a pu écrire les éloges de ce superbe pavillon.
Le projet primé, intitulé « Résonance », a été conçu par l’architecte M. Mourad Zoghlami en collaboration avec l’architecte résidente au Japon, Mme. Mariem Chaieb.
Ce design se distingue par une harmonie entre la profondeur de la civilisation et l’innovation, ainsi que par l’exploitation des technologies visuelles modernes.
Voyage au cœur du pavillon tunisien à l’Expo Osaka 2025 : une immersion inspirée de la profondeur de l’histoire et puisant sa force dans notre culture
Le design architectural innovant du pavillon national offre aux visiteurs un voyage culturel où la gravité de l’histoire se conjugue avec une vision tournée vers un avenir contemporain et prometteur. Ce parcours immersif débute par une façade qui accueille les visiteurs avec les senteurs du jasmin, symbole d’élégance et de pureté, longeant un tableau en mosaïque illustrant la profondeur de la civilisation et du patrimoine tunisien.
Malgré la surface limitée du pavillon tunisien (300 m²), le design, qui reflète les trois composantes centrales de la participation nationale — « Gestion et optimisation des ressources en eau », « Produits locaux sains et héritage culinaire », et « Progrès en sciences et médecine » — cherche à faire résonner la civilisation et l’histoire dans chaque recoin, et à offrir un voyage à travers le temps qui intègre la puissance du passé, la profondeur du présent, et le dynamisme de l’avenir.
Le pavillon national, à cette exposition universelle, incarnera une vision audacieuse où tradition et innovation se rencontrent pour offrir une expérience immersive et captivante. Ce pavillon ne se limitera pas simplement à être une exposition ; il s’agira d’une invitation à explorer la richesse culturelle et civilisationnelle de la Tunisie avec une vision d’avenir prometteur, où tradition et modernité se conjuguent pour créer un monde meilleur.
Un pavillon national où les frontières du temps et de l’espace se fondent, redéfinissant les frontières entre les moments. Où le « Ma » japonais rencontre la « Sekifa » tunisienne dans un équilibre et une harmonie entre composantes du pavillon ; « L’Echo», « L’Elan», « L’Eveil», et « L’Essence», transformant le silence en langage, et le vide en espace où le temps s’exprime librement. Ici, le passé devient une ombre diffuse, et l’avenir une promesse cachée, comme si nous parcourions un chemin de contemplation profonde, où chaque instant marque un nouveau commencement.
À noter que le Commissariat Général de la Tunisie pour l’Expo Osaka 2025, présidée par M. Mourad Ben Hassine, Président Directeur Général du Centre de Promotion des Exportations (CEPEX), a constitué un jury composé de neuf membres issus des secteurs public et privé, principalement des architectes, pour évaluer et sélectionner les propositions artistiques soumises au concours.
Le Commissariat Général prévoit, également, d’organiser prochainement une conférence de presse au cours de laquelle seront dévoilés les différents aspects du pavillon national pour cette exposition universelle, accompagnée de la présentation d’un film en réalité virtuelle, ainsi que des mises en lumière des principales étapes préparatoires à venir.
