Villes et territoires intelligents. Concepts, enjeux et stratégies d’actions
Colloque international Djerba (Tunisie)
Colloque international
Digi Arts and Sciences | 2ème Édition – Juillet 2023,
Djerba – Tunisie
Ce colloque est attendu à Djerba du 2 au 6 juillet prochains à Djerba. Voici l’argumentaire :
Les deux dernières décennies ont connu de grands bouleversements à l’échelle planétaire : le développement incontrôlable des technologies de l’information et de la communication (TIC), « l’émergence de véritables smart citiy » (Douay et Henriot, 2016), l’automatisation, la cybernétique, mais aussi la recrudescence alarmante des changements climatiques accompagnée par la raréfaction des ressources brutes, les crises sanitaires et la fragilisation des liens sociaux, etc. Étroitement liés, ces facteurs n’ont pas été sans impact sur les lieux, pratiques et modes de vie humains devenus résilients, connectés, actifs et sentients. Ainsi, la ville est en train d’éprouver des mutations profondes. En effet, outre l’émergence de nouveaux modèles politiques et économiques, la compétitivité des ressources humaines et économiques, villes, territoires et espaces architecturaux sont en train d’être repensés, revisités et réinventés, tout comme les processus et les outils de leur mise en œuvre, et ce, en concertation avec les divers acteurs citoyens/usagers, entreprises, marchés de biens et de services, gouvernements, communautés locales, universités impliquant des compétences indéniables d’arraisonnement par la pensée. L’intelligence collective « reflète une capacité plus profonde de comprendre son environnement, saisir et faire sens des choses » (Gottfredson, 1997).
Quels défis, les villes intelligentes et le déploiement des nouvelles technologies posent-ils ?
La ville intelligente et les territoires en interconnexions, en toutes leurs dimensions, leurs aspects et leurs devenirs sont l’objet d’études et d’échanges de ce colloque, et ce conformément à trois axes :
Axe 1 : Villes, intelligence artificielle et territoires durables
À l’ère de l’intelligence artificielle, de la communication et de la durabilité environnementale, la ville est redéfinie comme « l’espace pour les organismes vibrant de l’information, les capteurs et actionneurs civils » (Carta, 2017). Elle accueille l’ensemble des actions/réactions générées par les acteurs et par l’environnement. En effet, une stratégie d’action visionnaire de l’aménagement durable d’un territoire encourage à la densité, à la mise en place de dispositifs d’appoint pour la maîtrise énergétique et à la mixité (Lucan, 2012). Elle prévoit des espaces sains et salubres, avec une mobilité efficace, performante et confortable. Certes, l’espace habité, actif et sentient, est un champ de la connaissance et de l’open-source. Il est un écosystème créatif basé sur les écoles, les universités, les musées et les centres culturels. Ces espaces inclusifs deviennent des incubateurs d’idées, de projets et d’affaires innovantes, renforçant les relations communautaires collectives et unificatrices par des projets et des actions favorisant les démarches collaboratives et entrepreneuriales.
L’architecture, considérée comme un environnement de simulations (Le Blanc, 2015), devient plus incrémentale, participative (Kroll et Bouchain, 2013) et propice à la créativité et au développement de systèmes performants mis à la disposition de citoyens-acteurs censés être des citoyens-intelligents. À ce niveau, nous arrêtons le questionnement suivant : dans quelle mesure le citoyen pourrait-il contribuer activement aux démarches d’intelligence(s) des villes et des territoires ?
De ce fait, de nouveaux défis s’imposent pour la médiation des savoirs, accentuant le besoin de se former aux technologies qui impactent étroitement les modes d’emploi des espaces, des équipements et des objets connectés (Bouchereau & Roxin, 2022). Les nouvelles technologies numériques offrent, également, de multiples possibilités pour une meilleure préservation et valorisation du patrimoine (matériel et immatériel) et son partage à l’échelle universelle. Les espaces réactivés (par la réalité virtuelle, augmentée ou mixte), les parcours culturels et sociaux avec la multiplication des activités et des expériences sensorielles (usage des technologies audiovisuelles), favorisent les rencontres, la convivialité et la cohésion sociale.
Cet axe vise à développer des propositions de réinvention du cadre bâti. Il approche la stratégie du développement territorial en profitant des mérites de la ville intelligente (E-ville ou Ville 4.0), dont l’intelligence collective constitue un point prépondérant.
Axe 2 : Image et imaginaire de la ville
S’interrogeant sur la ville image revient à questionner les nouvelles structures anthropologiques de son imaginaire. A la fois incarnation imaginaire et source d’imaginaire, la ville nous offre les clés du passage de l’imagerie au fantastique. Pour Bachelard, l’imagination « comme processus de conception, n’est plus la suivante du perçu ou du déjà vécu, elle est première, psychiquement fondamentale, créatrice de l’homme lui-même » (Torgue, 2012).
La ville en perpétuelle mutation n’interpelle-t-elle pas la perception ? Bergson dans son ouvrage ‘Matière et mémoire ’ fait appel au virtuel et à son rôle central dans la théorie de la perception pure structurée selon trois moments qui s’organisent autour de la perception virtuelle, l’action virtuelle et l’image virtuelle. Cette image implique le spectateur dans un univers séduisant, innovateur et immersif. Le numérique est puissant et indéniable dans le fonctionnement de l’espace public à travers des systèmes de production industrielle en répondant à des besoins d’ordres économique, communicationnel, social, culturel et artistique. Une automatisation croissante des processus de gestion, impliquant une approche collaborative de la fabrique de la ville et de son fonctionnement, est derrière les appellations ville intelligente, ville créative, ville connectée, ville digitalisée, ville ouverte, smart city. Ceci lui permet d’être classée comme ville de l’UNESCO affrontant les défis du numérique et visant le développement urbain durable. Toronto, ville Canadienne, est classée première ville créative des arts médiatiques grâce aux projections virtuelles, aux mises en scène architecturales, aux téléprésences, aux applications mobiles interactives, à la réalité augmentée ; stimulant la collaboration des citoyens engagés au sein d’une ville éco-responsable en mesure de transformer cet engagement spatial en un engagement social.
La ville intelligente n’est-elle pas un moyen de médiation culturelle qui fonde dans le passé, le présent et l’avenir “les langages par lesquels les hommes peuvent penser leur vie sociale, peuvent imaginer leur devenir, peuvent donner à leurs rêves, à leurs désirs et à leurs idées, les formes et les logiques de la création ?” (Lamizet, 1999). A quel point la ville est-elle source de médiation culturelle ? Quel apport l’imaginaire urbain procure à une ville dite intelligente inscrite sur la liste du patrimoine mondial ?
Axe 3 : Ville et créativité
De nos jours, les villes deviennent de plus en plus intelligentes et créatives. Dans son ouvrage « Qu’est-ce que la ville créative ? », Elsa Vivant (2009), a défini le terme « ville créative » en se référant à une multiplicité de concepts : l’art, la culture, l’environnement, l’intelligence territoriale, le patrimoine et l’architecture, qui donnent à une ville sa marque, sa spécificité et son identité propre. La ville créative est ainsi mouvante, elle a une empreinte et offre à ses habitants une ouverture à l’imagination.
Certaines villes ont tendance à se concentrer sur le long terme, à ne pas suivre de solutions standardisées, mais à favoriser l’individualité et la diversité. En effet, les villes sont au centre de la logistique, du commerce, du marketing et de la finance, elles ont besoin d’intégrer plusieurs profils (artistes, artisans, designers, acteurs, culturels, investisseurs, habitants, etc.) par une approche sensible, pédagogique et innovante, dans les processus de planification urbaine durable et de construction de territoires connectés, tout comme dans les études et dans les stratégies d’élaboration d’un processus créatif.
Au moment où le monde semble subir un changement de paradigme, les villes prospèrent et se renouvellent grâce à un esprit entreprenant et à une sensibilité aigue d’une conception urbaine écologique qui façonne les environnements physiques et sociaux. Ainsi, les cités intelligentes ont pour vocation d’assurer une adéquation entre les projets territoriaux et les besoins effectifs des usagers/habitants et leur intégration dans l’écosystème de la production urbaine.
VOICI LE PROGRAMME DETAILLE DU COLLOQUE
Partenaires
Centre de recherche en numérique de Sfax.
Université Libre de Bruxelles.
Université Salah Boubnider Constantine 3. Algérie.
Institut Supérieur des Beaux -Arts de Tunis (Univ. Tunis).
Institut Supérieur de la Mode de Monastir (Univ. Monastir).
Laboratoire MICA, Univ. Bordeaux Montaigne.
Ordre des Architectes de Tunisie (OAT).
Union des Artistes Plasticiens Tunisiens.
Association Bizerte Smart City.
Comité d’organisation
Faten HUSSEIN (Univ. Carthage)
Fatma CHAFFAI (Univ. Carthage)
Ferdaws BELCADHI (Univ. Carthage)
Hayet BADRANI (Univ. Carthage)
Jihen HENTATI LAAROUSSI (Univ. Tunis)
Neila CHABCHOUB DAMMAK (Univ. Sfax)
Comité scientifique
Mohamed BOUATTOUR, Professeur (Univ. Sfax).
Mounir DHOUIB, Professeur (Univ. Carthage).
Samia BEN RAJEB, Professeure (Univ. Libre Bruxelles).
Damien CLAEYS, Professeur (Univ.Cath. Louvain).
Cécile CROCE, Professeure (Univ. Bordeaux Montaigne).
Imen BEN YOUSSEF ZORGATI, Professeure (Univ. Montréal).
Ferdaws BELCADHI, MC-HDR (Univ. Carthage).
Faten HUSSEIN, MC-HDR (Univ. Carthage).
Ramzi TURKI, MC-HDR (Univ. Sfax).
Nicolas NERCAM, MC-HDR (Univ. Bordeaux).
Ali WALI, MC-HDR (Univ. Sfax).
Mounir TRIKI, Professeur (Univ. Sfax).
Yousri KESSENTINI. MC-HDR (CNR Sfax).
Omeur BELHEDI, Professeur (Univ. Tunis).
Laurent LESCOP, Professeur (Univ. Nantes).
Daniel TEJERINA, Professeur (Univ. Alicante – Espagne).
Rofia ABADA-ARZOUR, MC-HDR (Univ. Salah Boubnider Constantine 3 Algérie).
Président du colloque
Mounir DHOUIB, Professeur (Directeur EDSIA- ENAU, Univ. Carthage).
Coordinateur du colloque
Ramzi TURKI, MC-HDR (Responsable de l’Équipe ADNT, Univ. Sfax).
Directeur du Laboratoire (LLTA)
Mohamed BOUATTOUR, Professeur (Univ. Sfax).
Organisé par
Université de Carthage – Université de Sfax – Université Virtuelle de Tunis
École Doctorale Sciences et Ingénierie architecturales (ED-SIA)
Laboratoire Langage et Traitement Automatique (LLTA)