ETRATON
ARK-architecture / Bilel Khemakhem
2000m² / Centre Urbain Nord / Tunis / 2022
Photos © Bilel Khemakhem
Texte fourni par l’architecte
Un bâtiment emblématique ayant marqué l’expansion urbaine de Tunis et l’un de ces tout premiers quartiers d’affaires se fait peau neuve de fond en comble. ETRATON vient habiter et rhabiller sa structure une trentaine d’année plus tard, préservant quelques traits distinctifs de l’ancienne bâtisse mais surtout veillant à réinventer les lieux et ressusciter leur démarcation comme repère urbain directement ouvert sur une artère principale du grand Tunis.
Au rez-de-chaussée, ETRATON accueille un showroom de voitures en double hauteur et met en valeur l’aspect sculptural de l’ancien escalier, intact. Le reste des étages est dédié à des espaces bureautiques.
Son entrée à l’angle s’offre une attention particulière et imite la levée en pointe d’un rideau de scène pour un spectacle de paysages et de lumières.
D’apparence simple et monolithique, la membrane extérieure est un voile vitré à hautes performances solaire et thermique et dont les caractéristiques confèrent un dynamisme singulier à l’ensemble.
Le choix du vitrage a fait l’objet d’un processus de recherche veillant à allier technicité, efficience, et esthétique et à assurer un aspect neutre, non teinté, et à haute réflexion.
Deux types de primes viennent ponctuer la façade à différentes hauteurs. Cette subtile variation de volumes associée aux spécifications du matériau choisi ont permis un jeu de reflets et d’ombres et une grande sensibilité à la lumière du jour et à l’humeur du ciel dont toute la palette de couleurs se décline sur le bâtiment sans jamais se répéter.
Ces nuances rythmant les journées de ETRATON offrent différentes lectures de l’ensemble et brisent la monotonie environnante. Au-delà de l’environnement immédiat du bâtiment, cette palette se révèle au flux véhiculaire à la vitesse de ses utilisateurs et en synergie avec le mouvement de leurs voitures.
Le choix d’envelopper cette masse urbaine en vitrage ne se contente pas ainsi d’un dialogue avec la lumière mais se pose également comme une invitation à apprécier, le temps d’un passage, l’élément que l’on oublie le plus dans le ventre de la ville et qui n’est autre que le ciel, étendue fascinante et scénique à mille et une couleurs, ici miroitées.
Aux premières notes de déclin de la lumière du jour, et au moindre recours à la lumière artificielle, cette fusion avec la nature s’estompe et le bâtiment se défait de son opacité, dévoile alors sa profondeur, et se révèle poreux, transparent, léger.
L’ouverture des étages sur le panorama urbain et l’étendue des étages témoignent d’une qualité d’espaces professionnels à l’air du temps, entre l’incorporation et l’optimisation des éléments environnementaux et la liberté de l’aménagement au gré des utilisateurs.
Témoin de son époque, ETRATON fait de sa peau vitrée la démarcation de deux spectacles, l’un intérieur, l’autre extérieur, fort symboliques de la vie citadine, de son rythme, et de son évolution.