ArchiMag vous convie à la conférence de Akari-Lisa Ishii, les 25 et 26 janvier 2023.
Notre revue animera le talk show qui se tiendra ce jeudi 26 janvier 2023 à 11h00 à la cité de la culture, dans la salle Sofia Golli. Auparavant, il y aura une conférence et une exposition à l’ENAU le 25 décembre.
Diplômée de l’Illuminating Engineering Society Japan en tant que Lighting Consultant, Akari-Lisa Ishii s’est découvert une passion pour la lumière lors de ses études à Paris. Une fois l’ensemble de son parcours universitaire international terminé, la Japonaise installée à Paris depuis de nombreuses années a d’abord travaillé chez Howard Brandston & Partners (New York), Motoko Ishii Lighting Design (Tokyo) et Light Cibles (Paris), avant de fonder l’agence I.C.O.N. en 2004. Basée à Paris et à Tokyo, la société vise à créer et véhiculer de nouveaux concepts et tendances lumineuses, que ce soit pour l’architecture, l’aménagement intérieur, l’art ou l’événementiel. Aujourd’hui, elle est membre de l’International Lighting Designers Association (IALD) et de l’Association des Concepteurs lumière et Éclairagistes (ACE).
Conceptrice lumière & dirigeante d’I.C.O.N.
Membre de l’International Lighting Designers Association (IALD) / Membre de l’Association des Concepteurs lumière et Eclairagistes (ACE) / Diplômée de l’Illuminating Engineering Society Japan en tant que Lighting Consultant / Membre du Comité de réflexion pour le tourisme de Tokyo / Membre du Comité Marque des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo / Lighting designer invitée de Maison&Objet Paris / Artiste-ambassadrice de la Fête des Lumières de Lyon etc.
Née à Tokyo, Akari-Lisa Ishii est issue d’une formation internationale (Japon, France, U.S.A) mêlant beaux-arts, design et éclairage.
Après ses études universitaires dans plusieurs pays, elle a d’abord travaillé chez Howard Brandston & Partners (N.Y.), Motoko Ishii Lighting Design (Tokyo) et Light Cibles (Paris), avant de fonder l’agence I.C.O.N. en 2004.
Basée à Paris et à Tokyo, sa société vise à créer et à véhiculer de nouveaux concepts et tendances lumineuses.
Forte de son réseau international, de ses savoir-faire et de sa palette de vocabulaire de lumière, elle réalise des projets urbains et paysagers, architecturaux, intérieurs, muséographiques, évènementiels, spectacles… dans le monde entier.
Parmi ses réalisations, on peut citer
le Centre Pompidou Metz, le Théâtre Kabuki de Tokyo, le Château d’eau de Cherbourg, le quartier St-Michel de Bordeaux, le jardin anglais de Chantilly, le musée Yves-Saint-Laurent de Marrakech, le musée du Quai Branly Paris, la Fête des Lumières de Lyon, des événements commémoratifs sur le Colisée, la Porte de Brandebourg, le théâtre Kabuki à Tokyo…
Des projets pour lesquels elle a reçu de nombreux prix internationaux.
Outre la conception, Akari-Lisa Ishii a aussi dans sa palette de compétences, le professorat, les conférences, le design de produits… et même le graphisme et l’écriture avec la publication de « ICONIC LIGHT », « Mon œuvre, fasciné par la lumière » & « la Ville et la Lumière ».
La prestigieuse revue japonaise Bungeishunju l’a d’ailleurs inscrite dans la liste des 120 femmes les plus représentatives du Japon.
A propos de l’agence I.C.O.N.
Elle a été fondée en 2004 par la conceptrice lumière Akari-Lisa Ishii.
L’agence vise à créer de nouveaux concepts d’éclairage et d’arts de lumière. Bénéficiant d’un réseau international, notamment entre Tokyo et Paris, elle véhicule de nouvelles tendances lumineuses dans le monde entier avec un regard novateur.
Une équipe dont les méthodologies dans le développement de l’éclairage, les savoir-faire et les palettes de vocabulaire de lumière permettent de réaliser toutes sortes de projets : espaces urbains, architecturaux, espaces urbains, architecturaux, intérieurs, paysagers, évènementiels, muséographiques théâtre, design de produits…
L’agence développe des lectures globales sensibles qui lui permettent d’élaborer des stratégies de mise en valeur des espaces en respectant l’identité des lieux, leur histoire, soutenant les stratégies d’animation nocturne, aidant à la lisibilité, valorisant le patrimoine, donnant de la signification… tout en conservant une démarche écologique et un soin attentif à lutter contre la pollution lumineuse.
On peut citer le Musée Yves-St-Laurent à Marrakech, des boutiques Dior Parfums, les hôtels Daiwa Roynet en Asie, le cloître classé “la Psalette” de la cathédrale de Tours, les bureaux de Coca-Cola de région parisienne, le jardin anglais de Chantilly, des ZAC et quartiers urbains et paysagers français, des expositions au Grand Palais, au Quai Branly…, le pavillon de la Montre Hermès à Baselworld, des évènements sons et lumières diplomatiques sur le Colisée, la porte de Brandebourg etc.
Reconnue pour sa compétence et son professionnalisme, I.C.O.N. est lauréate de nombreux prix internationaux
pour la mise en lumière du Centre Pompidou Metz, du théâtre Kabuki à Tokyo, du Fort de la Pompelle à Reims, du château d’eau de Cherbourg-Octeville, du 21 KOMCEE de l’université de Tokyo, de l’hôtel Cures marines Trouville, l’œuvre « Platonium » à la Fête des Lumières de Lyon, l’évènement Japonismes 2018 la mise en Lumière Spéciale « Les lumières du Japon habillent la tour Eiffel » …
PONT DE RADES, LA GOULETTE
La TICAD 8 s’est tenue en Tunisie les 27 et 28 août. Ce forum inclusif rassemble les chefs de pays africains et japonais ainsi que les partenaires au développement. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères japonais a voulu offrir un cadeau symbolique représentant l’espoir d’un avenir radieux, une mise en lumière spéciale conçue par Motoko Ishii et Akari-Lisa Ishii afin de contribuer à l’échange culturel par l’éclairage.
Spécifiquement sur ce pont, long de 260m et large de 23m, car il a été construit par des entreprises japonaises grâce à des prêts en yen et ouvert à la circulation en 2009. Il relie les banlieues nord et sud de La Goulette en contribuant à désengorger le trafic et à améliorer l’accessibilité.
Cette illumination a été imaginée pour l’évènement diplomatique mais également pour pouvoir être utilisée ensuite de façon pérenne. Il est possible de programmer différents modes d’allumage en fonction des jours fériés et des événements après la TICAD.
Trois scenariis avaient d’abord été proposés : illumination avec le rouge et blanc du drapeau japonais et le rouge du tunisien pour relever le lien entre les deux pays ; illumination en couleur verte, symbolique de l’Afrique représentant l’amitié entre l’Afrique et le Japon ; illumination en jaune, la couleur de l’espoir pour l’avenir de l’Afrique. Chaque projecteur LED se compose de 4 couleurs de lumière (rouge, vert, bleu, blanc), plus de scenarii ont finalement été créés pour donner plus de choix à l’utilisateur.
L’aspect environnemental n’a pas été oublié, ont été sélectionnés des projecteurs LED économes en énergie, durables et robustes, en tenant compte de l’économie des coûts d’opération et de la facilité d’entretien. De plus, ont été reprises les positions des luminaires existants hors service pour y installer les nouveaux. Il s’agissait d’optimiser les coûts de câblage et d’installation.
Maîtrise d’ouvrage : Ambassade du Japon en Tunisie, JF, JICA
Collaboration : Motoko Ishii Lighting Design
Dates : 2021-2022
Superficie : 280m x 24m
Missions :
Rénovation de la mise en lumière pour une occasion diplomatique
Mise en lumière de la structure
Photos credits: JICA / Kawahara
MUSÉE YVES SAINT LAURENT, MARRAKECH
Le Musée Yves Saint Laurent Marrakech fut un projet fort en émotions, fruit d’une collaboration interculturelle, avec une équipe de consultants internationaux, à l’architecture impressionnante (subtilité des détails, qualité des matériaux…)
Ce musée privé est considéré comme l’établissement culturel le plus important ayant ouvert ses portes en 2017 en Afrique.
Avec une architecture de cette qualité, le design d’éclairage se devait de souligner le volume et la texture tout en étant le plus discret possible. L’équilibre entre la fonction et l’embellissement était la question clé. I.C.O.N. a su relever ce défi grâce à une collaboration étroite avec l’équipe et du matériel soigneusement choisi ; par exemple en intégrant des luminaires compacts dans de petits détails architecturaux, en choisissant certains appareils très fonctionnels et flexibles pour des ajustements individuels, en utilisant la meilleure source lumineuse pour sublimer les tissus ou le matériau…
La cour, visible depuis la rue même la nuit, a été considérée comme le « visage mystérieux du musée ». Son originalité réside dans la création d’un effet de clair de lune, afin d’apporter un sentiment spécial et oriental.
4 scénarios d’éclairage ont été prédéfinis pour les principaux espaces publics intérieurs, dans le but d’optimiser la consommation d’énergie mais aussi d’adapter l’éclairage au biorythme humain, et aux divers événements qui s’y déroulent au cours de la journée.
Maîtrise d’ouvrage : Jardin Majorelle
Maîtrise d’œuvre : Studio KO
Collaboration : Christophe Martin
Dates : 2014-2017
Montant des travaux : 14 M€
Superficie : 4 000 m2
Missions :
Construction d’un nouveau musée
Mise en lumière architecturale (intérieur et extérieur)
STADE NATIONAL DE TOKYO
Le chantier de construction du stade national de Tokyo avait été conçu et terminé en vue des J.O. du 24 juillet au 9 août 2020, des millions de spectateurs enthousiastes devaient s’y presser. Heureusement cette belle architecture de Kengo Kuma et l’éclairage d’I.C.O.N. ont été pensés pour l’événement sportif mais aussi pour être bien intégrés dans le paysage urbain pour une utilisation à long terme. Et on espère qu’il rayonnera plus dès 2021.
L’architecte a conçu le stade comme intégré dans la forêt sanctuaire de Jingu, au centre de Tokyo, en le dessinant partiellement en bois et avec de nombreux végétaux alentour. Le travail d’Akari-Lisa Ishii suit ce concept avec un éclairage subtil en blanc chaud magnifiant la texture bois des auvents et jouant avec la création des ombres des feuillages situés dessous. Les spots sont bien intégrés et l’impact visuel en journée minimisé.
Une illumination particulière a aussi été imaginée pour certains espaces. Au dernier étage une promenade permet d’apprécier la vue sur la ville sans gêne des appareils à vos pieds. Au sous-sol a été créée une galerie d’œuvres liées aux J.O. de 1964, un travail de lumière plutôt scénographique a donc été nécessaire pour cet espace. Dans une 2e zone plutôt aquatique, l’éclairage rappelle le ruisseau qui coulait là autrefois.
CENTRE POMPIDOU METZ
Le Centre Pompidou-Metz était un projet aussi significatif qu’ambitieux né dans le cadre de la politique de décentralisation française de la culture. Il a suscité un grand intérêt dès le stade du lancement du concours international d’architecture qui a même fait l’objet d’une annonce publique.
À cette époque, je venais juste de créer mon bureau. Pensant que j’avais peu de chance de pouvoir collaborer à un projet de cette envergure, je m’y suis rendue par intérêt personnel pour voir l’exposition du projet qui avait gagné le concours. Le plan de Shigeru Ban et Jean de Gastines s’est avéré être un ouvrage fascinant dont l’audacieuse charpente en bois qui enveloppe délicatement les galeries en les recouvrant d’une immense étoffe blanche en forme de montagne couronnée par la neige, produisait une translucidité et une clarté comme je n’en avais jamais vu jusque-là. Au premier regard, je me suis dit « Je veux éclairer cette architecture ! » Quand on vient juste de se mettre à son compte, on a encore du temps libre… J’ai donc entrepris avec passion de concevoir une image de simulation nocturne, en dessinant l’idée née du coup de foudre pour cette construction. Puis j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai appelé le cabinet Ban directement en me disant que je n’avais rien à perdre. À ma grande surprise, c’est Mr Ban lui-même qui m’a répondu malgré son planning ultra-chargé, et m’a déclaré : “Nous sommes justement en train de chercher un concepteur lumière.” Je me suis dit que c’était le destin.
Un musée est essentiellement un lieu où sont collectées et exposées diverses civilisations et expressions dans une large perspective. Afin de créer au moyen de la lumière l’image d’une découverte des œuvres depuis un tapis volant au-dessus de nuages étincelants, j’ai conçu une illumination jaillissant de l’intérieur du toit blanc translucide. J’ai imaginé un design qui conduit naturellement le regard vers le haut, donnant l’impression de voguer sur une onde ascensionnelle.
Après bien des péripéties et des défis énormes, l’inauguration a eu lieu cinq années plus tard en présence du président de la République. La mise en lumière dont j’avais rêvé s’était réalisée et la vue de nuit a même été utilisée pour l’affiche d’ouverture du musée, c’était un événement sans précédent. Pour moi, cela signifiait que l’envoûtement de la lumière avait eu sa part dans la réalisation d’un projet international, ce qui était un encouragement majeur. L’année suivante j’ai reçu un prix international de la conception lumière pour cette réalisation.
Maîtrise d’ouvrage : CA2M
Maîtrise d’œuvre : Shigeru Ban Architects Europe & Jean de Gastines Architectes
Dates : 2005-2010
Montant des travaux : 45 M€
Superficie : 7 200 m2
Missions :
Construction d’un nouveau musée
Design d’éclairage architectural
Ces projets représentent quelques aspects de l’œuvre de Ishii. On espère qu’on reprendra son exemple à travers des projets réalisés en Tunisie. De grands monuments antiques avaient été mis en lumière dans notre pays, à l’exemple de l’acropole de Carthage, du forum de Sbeitla, ou encore l’amphithéâtre d’El Jem.