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Les oukalas de Tunis en question

by Sadok Chaieb

Médiance, ambiantalité et réadaptation des espaces « oukalisés » a valeur patrimoniale
Eloge d’une « alter-patrimonialisation »

C’est l’intitulé de la thèse de doctorat en Sciences de l’Architecture, présentée par Anwar Hamrouni qui se tiendra demain 19 décembre 2023 à partir de 9h au petit-amphi  » Hela Boussema » à l’ENAU.
Au cours des dernières décennies, l’intérêt patrimonial en Tunisie s’est traduit par des stratégies d’intervention, de conservation et de mise en valeur d’un existant ayant une valeur historique, sociale et/ou symbolique, définissant un ensemble de pratiques et de discours. Toutefois, la technicité des diverses approches, et leur montage institutionnel ; souvent lourd et lent ; peinent à traiter l’aspect sensible, les rapports affectifs, les chroniques ambiantales, les récits de vie et la mémoire du lieu.
Partant du cas des espaces oukalisés à valeur patrimoniale, situés dans les quartiers anciens de la banlieue de Tunis, la présente étude pose la question de la médiance et de ses enchevêtrements avec le sentiment de la situation vécue par les usagers. Deux mondes cohabitent : le bâtiment à valeur patrimoniale avec ses richesses spatiales, son importance historique et ses ambiances originelles d’une part, et d’autre part, la nouvelle manière de l’habiter, de le transformer en un chez-soi : « un habitat d’un type nouveau » souvent partagé et mis en commun, caractérisé par de nouvelles ambiantalités.
A la fois lieux de mixité, de précarité et d’illégalité, ces espaces donnent lieu à une nouvelle fabrique des modes d’occuper et de transformer la ville, assujettie à des temporalités multiples, des « chronotopies » (M. Bakhtine, 1978), dictées par la capacité des occupants à les réinvestir, à travers des manières de faire, des détournements, des (ré)ajustements et des (ré)appropriations.
Le présent travail tente ainsi d’interroger le processus de patrimonialisation des bâtiments oukalisés par le biais d’une approche ambiantale à teneur ethnosociologique et immersive, pour suivre les occupants (squatteurs – oukaliseurs) dans leurs pratiques quotidiennes et comprendre leurs motivations, interactions et investissements.
Ce moment d’investigation in-situ nous permettra de détecter des « alter-patrimonialisations ». Celles-ci sont définies par la capacité de ces lieux à soigner l’estime sociale des occupants, à constituer un élément d’identification et d’affirmation du soi. De surcroît, nous faire comprendre jusqu’à quelle mesure les ambiances vécues interfèrent avec les logiques d’incrustation, les frontières de promiscuité, du partage et le trauma d’expulsion.


Le jury sera comme suit :
M. Mounir, Dhouib Professeur en Architecture, Université de Carthage (Tunisie), Président
M. Said, Mazouz Professeur en Architecture, Université Larbi Ben Mhidi (Algérie), Rapporteur
M. Luc, Gwiazdzinski Professeur, Ensa Toulouse. (France), Rapporteur
Mme. Alia, Ben Ayed Maître de Conférences en Architecture, Université de Carthage (Tunisie), Examinatrice
M. Luca, Pattaroni Maître d’enseignement et de Recherche, EPFL. (Suisse) Examinateur
Mme. Hind, Karoui Maître de Conférences en Architecture, Université De Carthage (Tunisie), Directrice de thèse
M. Marc, Breviglieri Professeur Associé, Université De Grenoble Alpes (France), Co-Directeur de thèse
Mme. Aysegül, Cankat Professeure En Architecture, Ensa Grenoble (France), Membre Invité

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