En marge d’une conférence de presse tenue ce mercredi 18 janvier, La Présidente de l’Ordre des Architectes de Tunisie-OAT, Leila Ben Jeddou a critiqué les dispositions du décret-loi n° 68 de l’année 2022.
Il convient de noter que ce décret porte sur l’amélioration de l’efficacité de l’exécution des projets publics et privés, et ce, sans association des professionnels.
« Certaines dispositions de ce texte sont contradictoires avec la Loi portant organisation de la profession d’architecte », affirmant que les architectes refusent notamment chapitre relatif à la formule « clé en main », car il « porte atteinte aux acquis de la profession et aux droits moraux et financiers de l’architecte ».
Elle a, par ailleurs, averti que ce décret-loi est « dangereux pour l’Etat et pour le secteur du bâtiment ». Expliquant qu’il n’a pas défini la relation entre le promoteur et l’architecte, censé réaliser le projet et il est le principal et seul garant de la qualité de la construction à travers le suivi et le contrôle.
« Il donne plutôt, au promoteur, toutes les prérogatives pour choisir les parties intervenantes dans le projet et sa gestion. Ceci dit, l’architecte serait menacé dans son indépendance et son objectivité, lorsqu’il assumera son rôle de contrôle puisqu’il deviendrait juge et partie», a-t-elle précisé. « Ils vont toucher toute une économie ! Ce décret entraînerait la propagation de la corruption et ne garantirait pas la qualité du produit architectural. Il offrirait en outre, l’opportunité aux investisseurs étrangers de mettre la main sur plusieurs projets, ce qui porterait atteinte à la souveraineté nationale », a-t-elle ajouté.
Ben Jeddou a, en outre, appelé à négocier avec les autorités tunisiennes voire le Président de la République, sur la révision dudit décret et en cas d’absence de réactivités, l’OAT menace d’escalade.
Source: Tuniscope,