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Table Ronde #6 ArchiMag : Le Perretisme à Alger

by Archi Mag

ArchiMag commence la 2ème saison de ses tables rondes architecturales. Cette fois, on a le plaisir de rencontrer Mahdi Ouarab, architecte-chercheur diplômé EPAU.
Le thème de cette rencontre est l’architecture perretiste à Alger. on en a à Tunis, comme le bâtiment du ministère de l’intérieur, l’hôpital d’enfants, ou encore l’église de Bizerte.
Voici l’intitulé de cette rencontre :

LE PERRETISME A ALGER (1930-1960)
De l’évidence absolue au choix délibéré !
Mahdi Ouarab, Architecte-Chercheur, diplômé EPAU

Cette communication tente de retracer le passage d’Auguste Perret a Alger et d’en examiner l’influence et la transmission de son œuvre. Il s’agit d’illustrer, d’une manie re non exhaustive et grâce a un corpus d’une trentaine de bâtiments, le degré de filiation et d’assimilation des préceptes du maitre dans la production des architectes exerçant dans la ville. Effectivement, l’œuvre d’Auguste Perret, dans le contexte de l’Algérie française, est fortement présente dans le paysage urbain algérois. Si Alger est connue pour son école corbuséenne, contrairement a l’opinion courante, l’influence de Le Corbusier ne fut pas, dans un premier temps, prédominante sur le milieu des architectes locaux. Les idées de Perret paraissaient beaucoup plus déterminantes et inspirantes. En effet, dans le cadre de la préparation des festivités du centenaire de la présence française en Algérie en 1930, la capitale du pays devait, entre autres, se parer d’édifices institutionnels. Pour ces bâtiments emblématiques, le choix de l’architecture e tait crucial. L’échec et les limites avérées du néo-mauresque, pourtant érige au de but du XXe siècle comme style d’e tat, finissent par laisser place, d’une part, a la transposition de l’Art déco, alors en vogue en métropole, et d’autre part a l’impulsion d’une modernité tempe re e dessinant ainsi les contours d’une ville fleurissante et moderne. Emergeant comme un tampon d’arbitrage entre les productions modernes radicales et l’architecture classicisante, Auguste Perret devient, comme en France, un personnage incontournable. L’adoption du classicisme structurel, pro ne par le protagoniste, fut donc une évidence pour certains architectes locaux ! Durant les années 1950, et dans le cadre des politiques de relogement et de modernisation du cadre de vie, les idées urbaines de Le Corbusier investissent les organismes locaux. Les architectes, pour la plupart courbuséens a présent, trouvent a Alger un marché prometteur et propice aux innovations et nouvelles ide es sur la ville et l’habitat. S’ils étaient cantonne s a l’architecture mineure et a la commande prive e, ces architectes vont participer au passage a la ville la plus corbuséenne après avoir e te marque e par la poigne de Perret. Néanmoins, certains architectes produisent tout de même des œuvres proches de celle de Perret. Sans être élèves ou disciples du maitre, leur production laisse transparaitre des réminiscences du classicisme structurel et un choix délibéré de cette culture architecturale et technique.

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