Villes de l’Antiquité tardive du sud de la péninsule Ibérique et de l’Afrique du Nord (300-800)
L’art de restituer les monuments disparus
L’exposition Villes invisibles est le fruit du projet de recherche scientifique ATLAS des villes de l’Antiquité tardive du sud de la péninsule Ibérique et de l’Afrique du Nord (IIIe-VIIIe siècles).
Sous l’effet de l’incompréhension et de l’oubli, ces villes sont donc devenues invisibles en disparaissant de nos mémoires collectives et de nos paysages. Grâce aux renouvellements historiographiques des dernières décennies, on sait désormais que ce n’est plus le déclin mais la transformation voire la continuité qui caractérisent l’histoire de la ville tardive. La valorisation des vestiges de l’Antiquité tardive est ainsi devenue une nécessité intellectuelle et patrimoniale.
L’exposition présente donc une réflexion historique et une série de reconstructions 3D de plusieurs cités de la fin de l’Antiquité, période très peu visible dans l’historiographie traditionnelle. Inspirée des pratiques de la Renaissance italienne visant à retrouver l’image de Rome au temps de sa splendeur antique, la restitution architecturale propose une reconstruction idéale et subjective d’un édifice ruiné dont notre connaissance est partielle.
Si les principes demeurent inchangés, il en va tout autrement des outils. L’exposition Villes invisibles contribue à cette réinvention de l’art de restituer les monuments disparus, en présentant douze tableaux utilisant les plus récentes technologies d’imagerie 3D.
La connaissance des villes de l’Antiquité tardive a beaucoup souffert d’une double difficulté. D’une part, leur histoire fut longtemps mal comprise car interprétée essentiellement en termes de décadence et de ruine, en miroir de celle de l’Empire romain d’Occident. D’autre part, les vestiges de ces villes, souvent constitués de matériaux récupérés et jugés moins significatifs et moins esthétiques que ceux de la ville du Haut Empire, ont été négligés voire simplement démontés et dégagés sans enregistrement. Sous l’effet de l’incompréhension et de l’oubli, ces villes sont donc devenues invisibles en disparaissant de nos mémoires collectives et de nos paysages. Le renouveau des études sur l’Antiquité tardive permet aujourd’hui d’attirer l’attention sur les villes de cette époque. Grâce aux renouvellements historiographiques des dernières décennies, on sait désormais que ce n’est plus le déclin mais la transformation voire la continuité qui caractérisent l’histoire de la ville tardive. La valorisation des vestiges de l’Antiquité tardive est ainsi devenue une nécessité intellectuelle et patrimoniale.
Soucieux de ces deux aspects, le projet ATLAS se propose d’approfondir, d’une part, la réflexion historique sur les villes tardives d’Afrique du Nord et de la péninsule Ibérique méridionale à travers une approche micro-régionale et une démarche comparative fondées sur un inventaire rigoureux des sources archéologiques, épigraphiques et littéraires. Il se propose d’autre part d’utiliser de nouveaux outils de valorisation pour redonner une image aux monuments tardifs.
EXPOSITION DU 19 FÉVRIER AU 19 MARS 2025
LIEU :
INSTITUT NATIONAL DU PATRIMOINE
1008 Rue du Chateau – Tunis
Conférences inaugurales le mercredi 19 février à partir de 15h00
CONFÉRENCES INAUGURALES
15h00 – Introduction
Tarek Baccouche
Directeur Général de l’Institut National du Patrimoine
Nancy Berthier
Directrice de la Casa de Velazquez
Moheddine Chaouali
Institut National du Patrimoine
Sabine Panzram
Université de Hambourg
Laurent Brassous
La Rochelle Université/LIENSs
15h30 – « De nouveaux paysages urbaines ? Ruptures, nouvelles tendances et imaginations du concept urbain dans les villes tardo-antiques du projet ATLAS »
Tarek Baccouche
Université de Hambourg
16h15 – « Formes urbaines en transition de l’Antiquité au Moyen Âge en Afrique du Nord (300-800) »
Anna Leone
Université de Durham
17h30 – « La croix et la charrue : Traces et dynamiques de la christianisation des campagnes africaines de l’Antiquité tardive »
Taher Ghalia
Institut National du Patrimoine
18h15 – Présentation et ouverture de l’exposition
Jean-François Bernard
IRAA – Institut de Recherche sur l’Architecture Antique
Le projet ATLAS
ATLAS – Les villes de la Péninsule Ibérique et du Nord de l’Afrique dans l’Antiquité tardive (IIIe-VIIIe siècles) est un projet de recherche et de médiation scientifiques développé par trois institutions européennes : l’université de Hambourg (Allemagne), l’université de La Rochelle (France) et la Casa de Velázquez (Madrid, Espagne).
L’objectif d’ATLAS et de produire, réunir et transmettre selon le principe de l’open Access, une recherche notable sur une sélection de villes qui formaient partie du riche territoire urbain des anciennes provinces romaines de Bétique et d’Afrique proconsulaire.